Transit CTR Marseille et franchissement de relief

    Après une séance de mania effectuée la semaine dernière, où j'ai travaillé les encadrements (PTE et PTU) ainsi que les virages à grandes inclinaisons avec quelques huit paresseux, aujourd'hui on reprend la navigation. En ce lendemain de lundi de Pâques, une nouvelle nav  en direction du Var va se dérouler sous une météo correcte. Je dis correcte car malgré un ciel bleu et un soleil radieux sans vent, la brume s'est invitée à notre ballade aérienne.

 

    Treize heures au club, je prends comme avant chaque navigation, les NOTAM et bulletins météo sur notre route. C'est quasiment COVOK tout au long du parcours, un peu de brume sur Marseille Provence, mais une visibilité de 10 km sur Hyères.  Après le plein du carburant effectué, c'est un roulage vers le point d'arrêt de la piste 17, où nous assistons à l'atterrissage d'un Pilatus sur la piste en herbe juste à coté de nous.

 


LOG  LFMV-LFTF

    Décollage à 14h45, avec prise  de cap vers Cavaillon en remontant la Durance. En contact avec Salon Approche, nous survolons le village de Mallemort. A quelques milles du point d'entrée Novembre de Marseille, nous quittons la fréquence à Lima Bravo (point de sortie de la zone de Salon Approche) , point que j'avais zappé sur mon log de navigation car très proche du point N/LFML. Bref, nous voici en contact avec la Tour de Marseille Provence.  Là c'est une autre dimension. Contrairement à la région parisienne, ici point de classe A et on peut s'approcher voir même se poser sur le terrain de l'aéroport de Marseille. Le trafic à la radio est quasiment continu, et c'est très compliqué pour en placer une. A tel point que le contrôleur est contraint de nous faire effectuer un 360 de retardement au dessus du point Novembre Alpha. Le 360 terminé, c'est cap sur le  célèbre point Novembre Bravo : le radar de Vitrole.

 


Radar visible juste au dessus du capot moteur

 

     Un petit coup d'oeil à droite sur les installations de LFML. Pas de touché aujourd'hui, la taxe d'aéroport n'est pas donnée, mais une verticale au cours d'une prochaine navigation devrait être dans les tablettes. Bref, en route vers Echo Alpha, l'échangeur autoroute sud, nous survolons la gare TGV d'Aix en Provence. Le point EA passé, c'est le au tour du point Echo, juste à coté de Gardanne. 

     On quitte la CTR de Marseille pour passer avec Provence Info. Le transit a été effectué à 1500 pieds et désormais nous avons un petit quart d'heure pour nous hisser au dessus des 4300 ft afin de passer au dessus du Massif de la Sainte-Baume Ce massif est majestueux, quel  panorama !  y a pas à dire, apprendre à piloter dans cette région est un véritable plaisir des yeux !


Massif de la Sainte Baume

 

 
Vue panoramique depuis le col de l'Espigoulier, avec  Marseille au loin

 

    Le massif passé, nous avons le terrain du Castellet (LFMQ) juste sur notre droite. On ne peut pas le rater car le circuit automobile à ses cotés est encore plus voyant que les installations aéronautiques elles  même.  Sur la vidéo accessible en bas de l'article, ça saute aux yeux !


LFMQ - LE Castellet


    Après un contact radio avec LFMQ, qui nous confirme aucun trafic dans la zone, nous approchons du point Sierra Lima, point d'entrée sud des installations de CUERS (LFTF).  Virage à gauche pour rejoindre la verticale du terrain, un coup d'oeil à droite et c'est la méditerranée majestueuse et tout au fond les villes de Hyères et de Toulon. Woaw, que c'est beau même avec ce léger voile de brume.

     Après une verticale à 2200 ft, un coup d'oeil sur la manche à air, et c'est intégration vent arrière à 1300 ft. Cette approche pour moi est assez délicate car nous fleurtons avec le relief avoisinant.  Patrice se marre bien, il est certain qu'un titulaire d'une qualif montagne a du gérer des manœuvres bien plus trapues que celle là ; mais pour un apprenti pilote, cet exercice demande bien plus de concentration qu'à l'ordinaire. La preuve, j'ai du mal à me tenir éloigner de la piste, j'ai tendance à trop converger sur la piste certainement par crainte de me rapprocher trop près du relief. 

     Et pourtant, des circuits, j'en ai réussi quelques-uns, même seul comme à Candillargues ... mais à Montpellier, le relief gène moins.

 

     
Installations de LFTF

 

    Finale en auto-information, posé avec un léger vent de travers et c'est une pause d'une heure à la terrasse d'un café fermé. Dommage, on aurait bien bu un p'tit verre, car au soleil, ça tape aujourd'hui.  On débrieffe le parcours déjà effectué avec les temps forts du transit de Marseille. Satisfait de connaître désormais visuellement les points de la CTR. Du moins, ceux du Nord et de l'Est.


LOG  LFTF-LFMV

 

      Durant notre escale à CUERS et notre vol de retour, Patrice  me présente sa dernière trouvaille : un mini PC connecté via un GPS en bluetooth avec un logiciel de cartographie capable de faire des projections en vol sur les cartes VAC ou IAC, pratique pour les approches, d'afficher bien évidemment les cartes aéronautiques comme un pocket FMS, mais également d'émuler un VOR, de présenter un graphique en vue de profil du relief sur la route empruntée, mais également faire des estimés selon les taux de montée ou descente sur le profil ... bref, un G1000 version portable, du moins pour sa partie ND.  La vidéo en fin d'article présente un cours extrait de la démo en vol.

 


L'installation à bord durant l'escale 

 

    Une fois la taxe d'aéroport acquittée, on remonte dans notre Cessna pour un retour vers Avignon. Cette fois, dès le décollage, nous montons rapidement à 3000 ft et une fois en contact avec LE LUC APPROCHE, c'est 4000 ft QNH que j'affiche à l'altimètre. De la haut, la vue est splendide. On longe une partie de l'autoroute qui mène à Nice, et une fois face à la Sainte-Victoire, on quitte LE LUC pour passer avec Marseille Information. Le passage quasi verticale de la chaîne de la Sainte-Victoire est un moment intense.


 
Sainte-Victoire

     Aix en Provence sur notre travers gauche, on file le long de la Durance. Ce sont les villes de Pertuis, Cadenet et Loris qui sont survolées.  Salon est encore actif, vu notre altitude, nous allons être obligé de nous annoncer à Salon Approche alors que nous allons juste traverser un bout de leur  zone. Patrice me demande  de calculer une radiale à partir du VOR de Martigues afin de connaître le moment où nous franchiront la zone de Salon. Je m'exécute, plutôt bien finalement. Marseille nous a oublié, je rappelle et le contrôle nous informe que Salon n'est plus actif et que nous pouvons d'ores et déjà contacter Avignon Tour.

 

     L'ATIS d'Avignon pris, je contacte la Tour. Peu avant Cavaillon, Patrice me demande de simuler un égarement avec demande de QDM à la Tour.  Je m'éxécute et contacte la tour.
A la première demande de  QDM , la tour me donne "310° avec un vent de 180°-12 kts". Comme Patrice me l'a enseigné avec son  p'tit graffe que j'ai bien mémorisé, je tiens compte de la dérive rapidement sans me lancer dans les calculs de cosinus en prenant simplement comme angle 130° (310-180) soit un vent de 2/3 de travers. Donc 12 kts fois deux tiers donne 08 kts avec facteur de base de 0.65 pour mon C152, j'arrondis à 5° de dérive. Grosso modo , les 310° donnés par la Tour se matérialisent par un cap de 305°. Deux minutes plus tard, sur demande de Patrice, je redemande un QDM. Cette fois, la Tour me communique 307°. Finalement, mon rapide calcul n'était pas si mauvais que ça, car perdre 3 degrés en ayant parcouru 6 Nm, c'est pas si mal.

     En vent arrière de la piste 17, je vire en base et termine par un atterrissage pas d'anthologie faut le dire, l'arrondi n'était pas terrible voir même inexistant, mais je reste satisfait d'avoir posé axé avec une légère dérive. Décidément, depuis quelques semaines, j'enchaîne les finales avec du vent. Quand il n'est pas fort et axé, c'est du léger avec de la dérive. Ici en Provence, je suis à la bonne école pour voler avec du vent toute l'année ou presque. D'ailleurs se sont toujours les premières minutes des vols qui sont  pas faciles à gérer , mais une fois secoué en monté initiale, tout rentre dans l'ordre et on n'y pense même plus. Comme quoi, le corps s'adapte à tout, quand la tête suit. Bref, je coupe le moteur au parking, aujourd'hui deux heures vingt de vol inscrit sur mon carnet de vol et surtout encore des images pleins les yeux et des enseignements pleins la tête.