Initiation à l'I.F.R.

   Entre une navigation agitée du weekend précédent, et une future longue navigation en direction de la Suisse, aujourd'hui, j'ai la chance inouïe d'être invité sur un vol IFR.  Patrice me propose de prendre place en siège passager sur l'un des Cessna 182 du club. Olivier R. , un ami, sera aux commandes de l'appareil. Qualifié IFR multi-moteur, il a rendez-vous à ESMA de Montpelllier pour revalider sa qualification IFR. Nous allons donc nous rendre d'Avignon à Montpellier en C182, le tout en IFR.

   Arrivé au club à 10 heures, je peaufine avec les outils informatiques du club, ma branche de navigation du weekend prochain, entre Lugano (en Suisse) et Cannes (LFMD). Patrice et Olivier arrivent quasiment ensemble. Après les présentations d'usage, Olivier me fait un topo sur le dépot du plan de vol, qu'il a déjà effectué la veille. C'est bien d'avoir eu ce petit rappel qui ne fait pas de mal. Ensuite, Olivier me présente le principe de base des vols IFR et me détaille les SID (procédures de départ) et les STAR (procédures d'arrivée) ainsi que les cartes en croisière en configuration IFR. Il est vrai que la distance entre LFMV et LFMT n'est pas énorme, mais nous volerons en IFR pour avoir la possibilité de voler IMC, et nous le ferrons.

 

   

 

   Après un déjeuner au restaurant de l'aéroport, nous voilà à 12h45 sur le parking club, où nous prenons place à bord de l'appareil. L'ATIS pris, premier contact avec la Tour pour demander la clearance pour la mise en route, qui en VFR, se fait à convenance. Ensuite, c'est l'autorisation de rouler qui nous permettra de remonter le parking au pied de la Tour et de passer au ras d'un Embraer fraichement atterri (voir le film ci-dessous). Point fixe effectué en Charlie 13, la clearence IFR est donnée par la Tour. Se sera montée dans l'axe, puis virage à droite pour rejoindre Novembre Golf (à Nîmes) en montée 3000 ft.



   Roulage effectué, au seuil de piste, c'est un décollage classique en 17. C'est la première fois que je vole en C182 ;  je connais bien le Cessna 152, et j'ai piloté à deux reprise le C172, mais ce modèle là dépote bien. En montée à 3000 ft, sortie de CTR, Orange Approche nous fait monter à 4000 ft. La première chose très appréciable en IFR que je constate, c'est que le premier contact avec un contrôle est d'une facilité déconcertante. Forcément, en IFR sous plan de vol, nous sommes comme qui dirait attendu. Pas besoin d'annoncer notre provenance, notre destination ... En montée à 4000 ft, nous passons enfin en IMC après NG. La sensation de rentrer dans la couche et de ne plus rien voir à l'extérieur est assez flipante au début. Et puis on fini par s'y habituer finalement. En place arrière, je filme et suis notre parcours sur mon mini PC fraîchement acheté. En temps réel, via la connexion GPS, je connais notre VS, altitude, positions en NM par rapport aux points et balises aux alentours, etc ... c'est un sacré outil.

   D'Orange Approche, on passe à Rhône Contrôle qui nous accompagnera jusqu'à l'entreé de la TMA de  Montpellier. On aura droit à une approche ILS en 13, avec un très beau survol de la ville, malgré de légères turbulences qui m'ont occasionné des soucis pour garder la caméra droite. Patrice aux commandes nous fait un bel arrondi sur la large piste de LFMT.  Au sol, nous parquons notre appareil en FoxTrot.

 

 

    Après le formalités de contrôle, nous sortons du terminal à pied pour accompagner Olivier à l'ESMA . Cette école de formation aux métiers de l'aéronautique dipose entre autre de simulateurs de vol, et assurent aussi la re-validation des qualifications comme l'IFR. L'instructeur local nous accueille dans le hall et un moment, il est même question de faire la re-validation IFR en Baron 58. Finalement se sera au simu, où Patrice et moi auront la chance d'accompagner Olivier.

      
   
 
    La séance de simu va durer une heure et demi. Au programme, vol IFR au départ de LFMT pour rejoindre LFMU et retour.  Evidemment en condition IMC et pannes en tout genre. Le simu permet de voler sur un bi-moteur, qui aura subit une panne d'horizon artificiel principal, une panne moteur avec remise de gaz en finale ... lors du débriefing avec son examinateur, Patrice et moi auront même la chance de faire un tour de piste à LFMT sur le simulateur.

 

 
 
 
    Il est 17 heures environ, nous revenons à l'aérogare où nous profitons du bar pour manger des glaces pour les uns, et se désaltérer pour les autres. Le plan de vol pour le retour prévoit un départ pour 18 heures, nous avons un peu de temps devant nous. Après cette pause méritée, direction le bureau de piste pour s'acquitter de la taxe aéroport. Formalité terminée, on retourne au parking FOX pour repartir sur LFMV. Arrivés devant l'appareil, aussi bien Patrice qu'Olivier me proposent de monter devant en place droite, aux cotés d'Olivier. Je vous laisse imaginer le plaisir que j'ai pu ressentir à ce moment là. Mon seul grand regret est la méconnaissance de l'appareil qui ne m'a pas permis de seconder efficacement le CDB dans les taches de changement de fréquence radio entre autre. Tout s'effectuait sur le Garmin 430, et n'étant pas sûr de moi (là à 4000 ft dans la couche, on n'est pas sur son simulateur domestique) , j'ai préféré m'abstenir. Je m'en suis tenu aux recalibrages des altimètres.
   
    Départ piste 13 LFMT, derrière s'il vous plait deux Boeing 737 d'Air France puis Ryanair, nous re voilà dans les airs. En montée vers 2500 ft, Olivier me propose de prendre les commandes. Oh la la la, je vous dis pas. J'ai pas les commandes en main que la couche approche à grand pas, et me voilà en train de traverser un grain dans lequel on ne voit pas à travers. Aux environs de 3500 ft, on en ressort et on entrevoit un bout de ciel bleu puis on y retourne ... voilà ce que ça donne :



Quand j'écris dans la couche, on n'y voit rien,
c'est qu'on y voit rien !
 
 
     Mon pilotage était loin d'être parfait surtout dans la couche, Olivier profite pour me rappeler qu'en IFR on doit tenir sa route parfaitement et que l'altitude c'est maxi 100 ft en plus ou en moins. Ca turbule léger mais pas facile à tenir. Pas de souci, on enclenche le pilote automatique !  j'ai l'impression d'être dans Flight Simulator pour le coup ... pour le cap, Olivier fait pareil et c'est la molette du heading qui nous pilotera un bout de temps.  Pour l'arrivée sur Avignon, se sera une approche Locator, verticale NDB d'Avignon, puis éloignement de 7 Nm pour un virage de procédure avec établissement sur l'ILS. Là aussi, on se fait plaisir avec une arrivée en mode approche du pilote automatique, aussi bien en Glide qu'en Loc. Que du bonheur ... 
 
    Voilà une journée bien remplie, pleine de bons souvenirs, et surtout riche en enseignements ...  que je dois à Patrice et Olivier pour leur aimable invitation.