En ce weekend de fin juillet 2011, nous avons décidé d'explorer de nouvelles contrées aéronautiques. Depuis 2008, nous avons écumés les côtes de la méditerranée, de Gènes (Italie) à Port Bou (Espagne), il est temps pour nous d'aller grenouiller sur la façade atlantique de notre beau pays. Initialement, nous avions prévu de partir avec la même équipe qu'à l'accoutumé. Cependant, Thierry ne pourra nous rejoindre pour cette sortie, c'est donc Christian et moi même qui inaugureront cette navigation à destination de l'océan.
Samedi 30 juillet, j'arrive à huit heures trente pour préparer la machine. J'ai déjà eu un aperçu de la météo du weekend, donc je peux me consacrer à la prévol complète de la machine. Hormis le plein de 100 LL à faire, la machine est prête à sortir. Christian arrive entre temps, et nous finalisons notre escale de midi. En effet, nous avions décidé de passer le soirée à La Rochelle, mais restait à définir l'escale à mi chemin pour déjeuner. On avait pensé à Brive, mais le restaurant le plus proche est annoncé à 5 km du terrain. Connaissant l'excellent restaurant d'Aurillac, situé à 150 mètres du terminal, on opte pour une escale à LFLW. J'appelle le restaurant pour réserver une table.
Pour cette branche, Christian va gérer la navigation de bout en bout. Passage sur le PC du club, un coup de Navigation, et on sort un LOG avec les points de nos choix. Avec le précieux sésame entre les mains, c'est en salle de briefing qu'on finalise la préparation de ce vol, avec la carte 1/500.000 et la règle aéronautique. On profite également de renseigner le LOG avec les différentes fréquences COM que l'on aura à contacter sur notre trajet. Connexion sur Olivia pour terminer la préparation du vol, et prise de toutes les infos nécessaires.
Dix heures et quart, mise en route de notre Piper. Le temps est ensoleillé sur la Provence, avec un bon Mistral dans l'axe de piste. Décollage majoré de cinq nœuds, et nous voilà partis pour un périple en terres inconnues ...
La navigation est des plus simples ... on prend les mêmes bases que pour un vol à destination de Mende. Sortis en Whisky de la CTR d'Avignon, prise de cap à l'estime sur Uzès pour Christian. C'est justement un exercice qu'il devait travailler quelques jours plus tôt avec son instructeur. Un vent de 25-30 kt sur nos 45° à droite nous pousse inexorablement nous obligeant une compensation permanente de la dérive. La ville d'Uzès est en vue, et c'est avec une certaine facilité que Christian trouve le terrain, cher à notre ami Charly, élève PPL en ces lieux.
Poursuite du vol vers Villefort, village connu des pilotes du coin, car il permet de contourner le Mont Lozère et surtout son barrage qui est un excellent repère VFR. Désormais à 4500 ft QNH, on contourne le mont Lozère ...
Depuis que j'ai appris à piloter, c'est la quatrième fois que je passe ou me rends à Mende. Et bein, il a fallut que je me trompe de vallée pour rejoindre la préfecture de la Lozère. Je me rends vite compte de mon erreur lorsque j'aperçois une ligne de crête sur notre gauche et que derrière elle, se trouve le fameux Mont Lozère. Nous ne sommes pas dans les Alpes ici, on pourra facilement à la sortie, bifurquer à gauche pour reprendre notre route initiale.
Depuis le départ, nous n'utilisons que la carte et les repères au sol, le MFD est utile mais l'objet de ce vol est ailleurs. Un p'tit QDM sur MEN nous y amène droit dessus et c'est avec satisfaction que nous le reconnaissons au sol.
Cliché pris au cours d'un vol précédent (01/10/2010)
Nous survolons maintenant le plateau du Larzac, plat comme la main et parsemé de petits lacs et étangs ... la couche nuageuse que nous subissons depuis les reliefs de la Lozère commence à devenir menaçante. Nous volons à 5000 ft depuis MENDE, et à deux reprises, je suis amené à plonger rapidement pour éviter de rentrer en IMC.
Désormais, nous oscillons entre 3800 ft et 4400 ft, au grès des collines et des masses nuageuses. Finalement, nous sommes contraint d'altérer légèrement notre cap pour éviter une masse nuageuse qui vu depuis notre position semble carrément toucher le sol ! que la météo peut être vicieuse, il y a vingt minutes encore, c'était météo de curé et là, les conditions se sont gâtées rapidement.
En fréquence avec SIV Rodez, je suis amené à relayer une communication radio avec un appareil anglophone qui ne répond plus aux injonctions du contrôleur. Finalement, ça se passe le mieux du monde car en passant un peu plus tôt que prévu avec la tour d'Aurillac, on retrouve le trafic perdu. Il s'agit d'un appareil espagnol dont l'équipage avait quitté la fréquence du SIV sans prévenir pour se poser à Aurillac.
Bref, nous aussi on se pose à Aurillac après une heure vingt de vol ... peu avant midi.
