Vue générale de Magadan depuis les montagnes environnantes.

 

Depuis quelques jours nous sommes dans le bain de cette Sibérie du bout du monde qui n’est décidément pas faite pour les frileux. Les chutes du mercure y sont toujours spectaculaires. Toujours stupéfiantes, oui…, sauf sans doute en cet hiver 2010 qui a visiblement choisi de tromper tout le monde. L’Europe grelotte et claque des dents, alors que d’autres régions réputées polaires, comme la Sibérie, jouissent d’une saison presque tempérée en regard des températures habituellement enregistrées aux mêmes périodes de l’année. Nous partirons de Magadan par – 16° C, et nous atterrirons à Petropavlovsk par -9° C, ce qui avouons-le est à peine croyable !

A Magadan, nous sommes entrés dans la Kolyma, cette province rude et reculée de la Russie, qui s’étend jusqu’au détroit de Béring, et qui conserve les souvenirs d’un angoissant passé pénitentiaire. Ici, les cicatrices ne se referment que trop lentement et les pages d’une histoire encore récente sont serties dans les profondeurs du permafrost. Nous préférons ne pas nous attarder sur les fantômes de cette époque, et nous embrayons plein gaz pour monter dans un ciel clair et purificateur, au-dessus d’un petit voile de nuage discret et pudique.
 

 

Nos roues ont à peine quitté le sol de la piste 10, que nous virons au cap 156, vers le sud-est, attendus au niveau de vol 290, là où nos avions pourront donner leur pleine mesure à la vitesse assez coquette de mach 0,79.
Quelques clichés des reliefs qui entourent la ville de Magadan et qui bordent les rivages de la mer d’Okhotsk, et nous voici au-dessus des flots pour une traversée que nous avalerons à la cadence du déjeuner de soleil. Bientôt, les côtes du Kamchatka sont en vue. La fin de cette étape, gros saut de puce en diagonale de cette contrée lointaine, nous réserve de magnifiques perspectives sur les massifs montagneux environnants. L’objectif de nos appareils photo s’empiffre !