Raid Afrique - Etape 13 : Yalinga – Bambili Dingila |
Treizième étape de notre raid… Nous évoluons au cœur de l’Afrique, conscients que nous ne sommes pas encore au bout de nos peines. L’énorme distance de 3093 NM (5278 km) nous reste à parcourir avant d’atteindre Le Cap.
A l’image de l’un des rois des animaux qui règne sur ce continent, l’éléphant, notre mission demeure pharaonique. La route est longue, il ne faut pas perdre patience.
Côté paysage, ce début d’étape n’est guère palpitant. Après la monotonie du désert, voici l’uniformité de la jungle, vue d’en haut. Dans notre élan, nous avons franchi la frontière du Congo RDC (République Démocratique du Congo - anciennement Zaïre), sans même nous en apercevoir.
Yalinga n’est déjà plus qu’un vieux souvenir que nous pénétrons au royaume de la chlorophylle. Sous nos ailes, la forêt équatoriale déroule son tapis vert. Nous ne sommes plus, il est vrai, qu’à environ 4° de la ligne de partage des deux hémisphères.
Après tant de sable, toute cette verdure devient, elle aussi, hallucinogène. De temps en temps, histoire de brouiller les pistes, tous ces jolis arbres vaporisent une brume fine et collante qui nous oblige à naviguer le nez dans les instruments.
Mais notre étape se profile déjà à l’horizon. Nous arrivons sur Bambili, qui se flatte de posséder une piste en herbe. Diable… serons-nous capables de la distinguer au milieu de ce fouillis feuillu ?!
Heureusement, une large étendue d’eau nous trace la route. L’aérodrome, qui n’a certes pas la prétention d’une plateforme internationale, sommeille au confluent de la rivière Poko et d’une gigantesque artère fluviale nommée Uélé qui, plus en aval, prend le nom d’Oubangui.
A dire vrai, l’hydrographie dans cette région est un peu délirante. Petits ruisseaux et grandes rivières composent un réseau complexe dont le maillage est stupéfiant. Et, contre toute attente, la piste de Bambili s’étale sur l’une des rives sablonneuse de ce Nil congolais…
Magnifique !
Notre approche se présente sous les meilleurs auspices, lorsque sans crier gare, les volets, déjà sortis au premier cran, décident de se bloquer. Une panne que le copilote signale d’une voix presque blanche.
Gardons notre sang-froid. On en a vu d’autres ! Tout doux sur le manche, on réduit progressivement les gaz, et on s’arrange pour venir embrasser la planète le plus délicatement possible. Le reste n’est qu’un jeu d’adresse.
Direction l’atelier de Bambili pour une réparation d’urgence du système défaillant.