Voilà deux jours que nous volons… Marseille est à 2208 NM (4089 km) à vol d’oiseau, et nous avons parcouru 2547 NM (4717 km). Pourtant, nous ne sommes pas encore au quart de notre raid, retour compris.

Mais au moins, nous avons déjà expédié le Sahara et une bonne partie de la brousse.

Nous faisons chauffer les moteurs dés potron-minet. Il n’est que 5h 30 du matin passées de quelques minutes, et nous avons 225 NM à faire avant d’atteindre notre première halte : Yalinga, toujours en RCA.

La lumière des petits matins africains est féerique. Les appareils photos crépitent, on se croirait sur les marches du Festival de Cannes. On admire les ombres au sol. Elles dessinent d’étranges contours, presque reptiliens, voire dinosauriens…

Après les émotions de la veille au soir, le décollage dans la poussière n’est qu’une franche partie de rigolade. On grimpe dans les airs avec une fleur à la boutonnière, tous les occupants du C-47 sont d’humeur guillerette.

Bientôt la ville de Ouadda, que nous laissons sur notre droite, après le survol des Monts des Bongo. La savane est à nos pieds. On y devine presque le cri des animaux sauvages, et le bruissement d’une végétation assoiffée, qui hésite entre sécheresse et mendicité de pluie.

Fin de parcours tranquille. Nous flottons, détendus, entre deux couches d’atmosphère. La vigie annonce Yalinga, et nous négocions une approche main gauche aux petits oignons, en guidant l’appareil vers l’axe de piste.

Une fois au sol, nous attendons le chef d’escale. Nous ne resterons ici que le temps d’un simple ravitaillement.

 

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