Raid Afrique - Etape 26 : Saldanha Vredenburg – Le Cap |
Encore un coup de collier, un tout dernier, avant les quelques jours de repos bien mérités qui nous attendent au Cap, le temps de nous préparer à rebrousser chemin. Car la route du retour sera longue et probablement jalonnée par quelques épisodes croustillants, comme celle de l’aller.
Cette ultime étape de notre parcours nord-sud sera courte jusqu’au terminus de ce grand raid dont l’amplitude se mesure à l’immensité de ce continent posé à cheval sur l’équateur.
La météo, indulgente, a déroulé un petit tapis de nuages pour nous escorter en beauté. A peine 100 NM nous séparent du Cap (63 NM très exactement) et de ses athlétiques rochers du bout du monde.
Nous décollons dans l’euphorie d’un grand moment, avec la satisfaction du devoir accompli. La côte sablonneuse que nous découvrons se montre photogénique, et l’Océan, teinté d’écume et de reflets bleus verts, nous fait le coup du charme exotique.
Bientôt les hauteurs du Cap nous apparaissent dans toutes leurs splendeurs et ne laissent aucun doute sur l’identité de la région que nous survolons. A petite vitesse, nous nous approchons de la ligne d’arrivée. Sur notre droite, la ville. Et devant nous, l’aéroport international du Cap (FACT) qui, par son code aéronautique, semble nous dire qu’aujourd’hui nous créons l’évènement.
Une finale sans histoire, un aérodrome qui nous semble énorme en comparaison de tous ceux que nous avons visités au cours de cette première partie de raid, nous sommes bel et bien au terme de l’aventure. Le comité d’accueil nous attend dans un crépitement de bulles de Champagne, et le télégramme que l’on nous tend avec un sourire complice salue nos efforts de manière laconique, mais grandement chaleureuse. Un seul mot : « Bravo ! ». Une sobriété littéraire qui traduit la franchise et la sincérité de nos collègues de Marseille. Décidément, Fauve Aviation n’est pas une compagnie comme les autres.
On expédie la corvée des paperasses et des formalités, on confie notre cargaison aux autorités compétentes, pour sauter sans tarder dans un taxi, en direction de l’hôtel.
Là, nous dressons le bilan de notre voyage. Nous sommes à 4725 NM (8750 km) de Marseille à vol d’oiseau, et nous avons parcouru 5866 NM (10863 km), plus quelques menus suppléments touristiques, en quatre jours et un petit bout de matinée. Notre distance quotidienne aura donc été approximativement de 1400 NM, soit environ 2600 km par jour. Ce qui, d’après nos horaires de vol, représente tout de même une vitesse moyenne proche de 140 nœuds, c'est-à-dire 260 km/h sur l’ensemble du parcours.
Quand on vous dit que le C47 est un bonne et brave machine !