Second vol "Lâché AVIDYNE"

    Ce vendredi, il fait un temps épouvantable. On tente le coup. Nous voilà dans l'appareil, moi même assis aux commandes et Patrice à ma droite. Alors que l'on commence le roulage, la Tour qui nous avait annoncé un VFR Spécial , nous indique maintenant que nous sommes au roulage une aggravation météo avec un plafond à 300 ft !  Toujours au roulage sur l'apron, il est clair que le vol est désormais impossible à réaliser en condition non IFR.  On fait donc un 180 sur le parking pour revenir à notre emplacement au parking club. J'étouffe le moteur. Je pense que se sera le vol le plus court de ma vie, disons 2 minutes 30 !
 

                          
   Et bien que cela ne tienne, on fera du simulateur. On ne se laisse pas abattre ici, on file au restaurant, boire un bon Expresso. Patrice toujours en place droite, et moi au manche du simulateur, on volera en condition "météo réelle" gérée par Active Sky.   Aligné en 17, je ferais un vol identique à celui prévu initialement en manipulant le Flight Director et le Pilote Automatique. On ferra un déroutement en employant successivement les fonctions Plans de Vol et DirectTo du GNS 430.  On terminera par une procédure percée ILS.
 



   Midi approche, et le temps commence à se lever. Patrice pressent à une nette amélioration météo et m'incite à réserver le Mike Sierra pour un créneau de 14 heures à 15 heures.  On file déjeuner en bonne compagnie.

   Il est treize heures passé, le temps tourne au beau. Le vent matinal du sud est désormais orienté plein nord, et dans ce cas, les nuages chassés laissent apparaitre un beau ciel bleu azur. J'effectue la prévol à nouveau sur l'appareil.  Patrice et Marie-Claude pilote privée qui possède son propre appareil  montent à bord. Je mets en route les écrans Avidyne, prépare un plan de vol au GNS. Se sera un vol circulaire LFMV-LFMS-LFHO-LFMV. Checks terminées, c'est un roulage pour le seuil de la piste 35. Le soleil est radieux, le temps est splendide, alors que quelques heures avant, c'était tout bonnement l'apocalypse. 

   Aligné, je lance la machine. Rotation à 60 kt, un bon vario en air calme sans vent ou presque, je monte à bonne allure.
 
 
 
      Je rentre les trainées à 400 ft QNH, et Patrice me demande de mettre le Pilote Automatique, dont j'avais affiché les paramètres au sol (HDG et ALT). J'enclenche le bouton sur PILOTE AUTO et pour commencer la fonction Heading. J'avais pré-positionné la pinnule sur le QFU de la piste.   Viens le tour de la fonction Altimètre. J'appuie sur VS tout en la maintenant j'actionne la fonction ALT. ....  et là pour la première fois de ma vie, je lâche le manche pour laisser la machine œuvrer d'elle même. Je garde mes doigts quelques secondes sous le manche, comme pour m'assurer qu'en cas de défaillance du système, je puisse récupérer l'appareil. Nul besoin, notre Piper prend ses 700 ft de vario positif et entame sa montée.  Et à ce moment là, j'ai un sentiment de déjà vécu, alors même que c'est bien la première fois de ma vie que je réalise cette manœuvre. Nom de Zeus !!!  mais c'est bien comme dans Flight Simulator !!! au fond de moi, je ne serais exprimer ce que j'ai ressenti à ce moment là, mais je peux dire que je le garderai en moi autant que le jour de mon lâché, de ma première navigation solo, ou même que le jour du test PPL. Et pourtant,  finalement, si on l'analyse bien, y'a pas de quoi en faire un flan ... mais moi qui est pratiqué des centaines de fois cette manip sur mon simulateur personnel, pouvoir la reproduire en réel et voir l'appareil répondre à la simple pression d'un bouton, ou à la rotation d'un autre, c'est GÉNIAL ! 


     Revenu au monde de la réalité, Patrice m'indique, allez faut qu'on vire. Je place ma main sur le rotatif Heading et commence à faire varier la pinnule sur l'Arc du PFD.  L'appareil réagit instantanément ... quel bonheur de tenir entre deux doigts une machine de 180 cv. On atteint le point de sortie publié de la CTR, et désormais, il est temps de prendre le track que l'on a fixé dans le plan de vol. Un appui sur la fonction NAV du pilote automatique, et l'appareil commence à converger vers le trait magenta du Navigation Display. Un coup d'œil aux instruments, il y a du vent, grosso modo une vingtaine de nœuds. L'appareillage de l'avion prend en compte cette valeur et nous affiche un cap différent de la route tracée pour intégrer la dérive induite du vent traversier. Je prends conscience maintenant que mes futurs voyages seront tout de même plus faciles à gérer, laissant forcément plus de temps pour regarder dehors, corroborer les infos du PFD avec la carte et le LOG de navigation ... j'en jubile d'avance quand Patrice au travers d'Uzès m'indique de faire un déroutement sur Nimes.

    Je contacte Rhône Info pour les informer de cet exercice déroutement, et comme on le fait pour un déroutement sur une machine classique, je prends un cap à l'estime. Fonction HDG au pilote automatique, et je fait tourner la pinnule sur une valeur estimée. L'avion commence à virer sur la gauche. J'ouvre l'œil, le ciel est clean. Sur le GNS430, je fait un DirectTo LFME, terrain de Nimes Courbessac. Le Track s'affiche sur le PFD, notre cap à l'estime n'était pas si mauvais que ça. L'ATC m'avait demander de rappeler le terrain en vue, donc on file droit sur le terrain. Fonction NAV enclenchée, l'appareil vire légèrement pour chevaucher le track parfait qui va nous mener droit à LFME.

    Terrain en vue, je rappelle le contrôleur pour mettre fin à l'exercice, et un retour annoncé sur Avignon. A ce moment là, Patrice coupe la luminosité des deux écrans générant ainsi un exercice de panne des deux LCD. Je poursuis donc ma navigation avec les instruments de secours, à savoir : un badin, un altimètre, un horizon artificiel, un ADF et un compas.  Pour corser l'affaire, Patrice m'interroge sur les QDM du NDB Charlie Mike, me fait prendre des caps au compas (pas si évident car fatalement la vision est inversée par rapport à un conservateur de cap) ... l'exercice est intéressant et me permet de me rendre compte que sans écran, ce PA28 se pilote comme un avion traditionnel, sans VOR et Tachymètre mais bon est-ce vraiment indispensable pour chercher à se poser rapidement sur un terrain proche ?
 
    Entrée de la CTR d'Avignon, les deux écrans se rallument enfin. Merci Patrice ;-)
 
    Se sera une procédure standard mais effectuée tout au pilote automatique, sous le contrôle de mon instructeur. C'est dans le dernier virage, que je couperai le PA pour finir tout en manuel. La piste en service est la 35, on ne peut donc pas se poser en mode APProche sur l'ILS de la 17. peut importe, on aura d'autres occcasions ... 
 
    Retour au parking, ce deuxième vol effectué en tant qu'élève pilote et quatre vols au total suivis à bord de cette machine, je suis désormais convaincu que c'est la machine qu'il me faut pour profiter des voyages de la meilleure manière. Respect des procédures (gestion des caps et altitudes laissée au pilote automatique), temps laissé au pilote pour analyser ses cartes, regarder dehors d'une manière plus décontractée, en cas de problème météo ou tout autre, laisser les paramètres de vol au main du PA qui les tiendra mieux que moi, bref une machine qui mérite de s'y intéresser pour si peu qu'on la respecte en tant que telle.
 
     Désormais lâché sur cet appareil, je l'ai d'ores et déjà réservé pour la semaine prochaine , en vue d'effectuer une navigation de deux heures, en invitant à bord des amis pilotes du club ... encore de bons moments en perspective... il est encore tôt dans la journée, et c'est dans l'appareil de Marie-Claude, propriétaire d'un Rallye MS 893, que nous allons taquiné le terrain de Candillargues ...

 



Appareil de Marie-Claude


    Merci à Patrice Lapierre, mon instructeur, qui m'a permis de progresser dans le domaine aéronautique, et à qui je dois tout ce que je sais faire aujourd'hui. Il m'a beaucoup consacré de son temps à ma formation Avidyne débutée voilà huit jours qui me permet maintenant d'appréhender au mieux tous ces dispositifs.