Vendredi 1er octobre, nous avions prévu de faire un toucher à Saint-Etienne pour finir sur le terrain de Lyon Bron pour y déjeuner. Les METAR ce matin nous annoncent un plafond à 600 ft sur LFMH et 200 ft sur LFLY ! les TAF sont guerre mieux, donc faut trouver autre chose.

  On voit que le centre de la France est particulièrement dégagé et c'est justement l'occasion d'y aller pour une fois que c'est CAVOK de bout en bout.  Sur le PC du club, on lance NAVIGATION , et établi un log de navigation au plus simple : LFMV, DA 402 (le NDB de Alès), Villefort, BX (NDB de Mende) , MEN (Vor de Mende) et LFLW (terrain d'Aurillac).

  Initialement, on avait réservé un Cessna 152 car on souhaitait faire un vol plan-plan en cheminant ici et là pour notre vol initial sur Rhône Alpes... mais là pour Aurillac, va falloir monter, et dix heures trente à la montre ... si on veut déjeuner pas trop tard sur notre terrain de destination, va falloir changer de machine. Se sera un Piper Archer II.

  Je ferais l'aller, Thierry fera le retour. Le temps que je termine la prévol,  mon copilote de l'aller retourne au club pour proposer deux places disponibles à l'arrière de notre avion du jour ... mais finalement, personne ne se proposera et c'est seulement tout les deux à bord du Charlie Echo que nous mettrons en route notre machine.


Première partie

   Mes deux derniers vols particulièrement agités contrastent avec la météo d'aujourd'hui. Ciel dégagé, du Broken au FL 260, température douce pour un premier octobre, un petit 20° à 10h45, et un vent calme. C'est avec ces élements que nous remontons maintenant la piste, il est 11 heures 05 et nous décollons en piste 35.

   Trois cents pieds sol, je rentre les trainées, et je prends mon badin de montée. Nom de Zeus, nous montons à 80 kt et quelque chose me chagrine car je trouve que mon capot moteur est bien au dessus de l'horizon et mes repères habituels sont complètement erronés. Un coup d'œil au variomètre, et là la stupeur : l'aiguille oscille entre 1000 et 1200 ft minute. J'interpelle Thierry qui comme moi reste bouche baie ! on finit par se poser une tonne de question sur ce taux de montée inhabituel ...et arrivons à la conclusion que c'est la première fois que nous volons à deux sur ce quadriplaces, et que la charge utile est forcément plus faible que d'habitude, permettant à la motorisation de nous faire grimper aux arbres.

   Évidemment un vario à 1200 ft/min n'a rien de fantastique, mais quand vous volez depuis plusieurs mois sur des machines qui ont du mal à dépasser les 700 ft, et que votre coup d'œil (repère capot moteur / horizon) a ses propres habitudes qui deviennent machinales, le jour où le vario est différent, ce sont toutes les actions qui en découlent qu'il faut ré-adapter. C'est aussi ça l'apprentissage du pilote ; savoir s'adapter aux nouvelles situations imprévues.





Sortie de la CTR (cliché tiré du film)

 

   Bref ... nous voici en sortie de CTR d'Avignon, Thierry en profite pour filmer les premières images au caméscope connecté sur la radio de bord. Personne derrière, c'est parfait, je connecte l'entrée micro à une deux deux prises dispos. On quitte la Tour et passons avec Rhône Information.  On passe travers Pont de Gard, et filons vers le terrain d'Alès et plus particulièrement sa radio balise : DA 402.

 
Verticale LFMS (cliché tiré du film)

    Une belle verticale terrain puis un virage pour prendre notre nouveau cap : Villefort, commune située dans le département de la Lozère.  Villefort, à l'entrée des gorges de l'Altier, est un calme centre de villégiature des Cévennes lozériennes. Il se situe sur l'ancienne voie Regordane, au pied du mont Lozère, fief des Châteauneuf de Randon, puis des barons du Tournel. Village très touristique durant la période estivale, Villefort est dans la zone périphérique du parc national des Cévennes. Villefort est la commune de France à la plus forte pluviométrie, celle ci dépassant 2000 mlm l'an. (merci Wikipédia)

   Pour nous ce village jouxte un barrage (photo ci dessus) qui est un formidable point tournant pour contourner le mont Lozère qui culmine à 5572 ft mais dont le survol est interdit en dessous de 3300 ft sol ce qui impose de monter au FL 95 ou FL 105 !!! autant dire, qu'on perd nettement mois de temps à le contourner.

   Culminant au pic de Finiels à 1 699 m d'altitude,  le Mont Lozère s'étend, comme un grand plateau, sur une trentaine de kilomètres du causse de Sauveterre à Villefort dans le sens ouest-est et du Pont-de-Montvert au Bleymard dans le sens sud-nord. Les deux autres sommets de ce grand plateau sont le Signal des Laubies à l'ouest et le Pic Cassini à l'est. Le Tarn prend sa source sur le versant méridional du mont Lozère.

    Il est entièrement compris dans le parc national des Cévennes, et presque intégralement dans la zone de protection dont il marque la limite nord. De nombreux villages s'étagent sur ses flancs jusqu'à plus de 1 300 m (Finiels, Serviès), progressivement dépeuplés suite à l'exode rural depuis le début du XXe siècle.


Mont Lozère, cerclé de rouge,
que nous contournons par le Nord


Seconde partie

  Alors que nous suivons du regard le sommet aride de ce mont, nous quittons la fréquence calée sur Orange Approche, pour passer sur la fréquence de l'AFIS de Mende. Le vent est calme, les turbulences nulles, on profite d'une fréquence déserte pour passer au dessus du terrain de LFNB, connu du grand public, pour la scène finale du film de la Grande Vadrouille. 

  Verticale seuil de piste 31, j'ouvre à Thierry un panorama couvrant à ses pieds les installations de MENDE BRENOUX et au fond la ville, préfecture de la Lozère. On profite d'une météo magnifique, comparée à mon dernier passage, alors élève pilote. Voir article précédent .


En vol (cliché tiré du film)
 

   La ville ainsi contournée, je prends un QDM sur le VOR de Mende ... le DME nous indique une dizaine de nautiques ... le cap pris, la drive quasi nulle, je profite également du spectacle à mes pieds. C'est très vallonné,on voit bien que les toits des habitations sont en ardoise par ici, et plus on avance vers le VOR, moins les habitations se font présentes. Il est vrai que le VOR est situé sur le plateau du Larzac !

   Ayé notre DME indique une valeur passée sous le mile nautique, on le cherche des yeux. Thierry le voit le premier, et on décide de tourner autour. Virage à gauche, Thierry prend le manche le temps que de mon coté, j'entrouvre la fenêtre tempête pour caler le caméscope dedans et filmer l'extérieur de l'appareil.

 
VOR de MENDE (cliché tiré du film)


   Le 360 terminé, je reprends les commandes et prends un cap direct sur les installations de la ville d"Aurillac. Le LOG de Navigation m'indique une bonne trentaine de Nm à parcourir ... le GNS 430 dans lequel j'ai rentré le plan de vol, nous affiche 15 minutes restantes. En attendant, on bade dehors où un décors sec et aride en dit long sur le climat qui règne ici une bonne partie de l'année. Un coup d'œil sur la carte, et je passe avec le SIV de Rodez.


Dernière partie


   Le transit est approuvé, on doit rappeler la piste de LFLW en vue. On poursuit ce vol champêtre, qui nous laisse une très agréable impression. J'avais un petit apriori sur la région que nous allions survolé, il est vrai que le Larzac n'est pas aux premiers abords la destination touristique la plus convoitée de France et pourtant vue du ciel, c'est pas si vilain que ça et même au contraire, je dirais que ces décors valent le coup d'œil !

   La ville d'Aurillac se distingue à l'horizon, j'entame ma descente en prenant un faible taux de descente pour garder du badin, et finir à l'altitude du tour de piste des installations.  On passe maintenant une gorge où à l'intérieur un cours d'eau  serpente vers le nord, ce sera le vol du retour qui nous fera découvrir cette particularité géologique. 

    Il est midi passé, l'agent AFIS doit déjeuner car personne répond sur la fréquence du terrain, depuis que nous avons quitté la SIV Rodez. Nous entendons un trafic en tour de piste qui s'annonce en finale piste 15, on a déjà une large idée de la piste en service.
 


Finale piste 15 (cliché tiré du film)


   Je m'intègre sur le tour de piste en m'annonçant sur chaque branche. Désormais en vent arrière, nous sommes dans le circuit de piste. Désormais en finale piste 15, j'atterris pour la première fois sur ce terrain, sans grande difficulté, même si un peu surpris de cette piste en pente, et bosselé en son milieu.  Ahhhh, si on pouvait avoir ça sur FSX !

    Parking en herbe, face au pool house de l'aéroclub du Cantal, je coupe le moteur après une heure trente de vol, bloc à bloc. Il est midi et demi.

 
Restaurant et Aéroclub du Cantal
   
Parking en herbe face au restaurant

   Malgré du monde au restaurant et notre oubli d'avoir réservé une table pour déjeuner, Laurent, patron du restaurant depuis mai 2010 et pilote privé, nous dresse une table. Le repas de midi à un tarif très doux sera de très grande qualité, et nos papilles s'en souviennent encore. A recommander. D'ailleurs à notre retour à Avignon, nous avons donné l'adresse à de nombreux amis pilotes qui ne devraient pas tarder à faire un tour par Aurillac.

 
En terrasse du restaurant
 
Restaurant du Midi 
 
En terrasse du restaurant