Raid Afrique - Etape 11 : Abeche – Birao



C’est l’heure des tergiversations. Devant nous, le passage d’une autre frontière : celle de la République Centre Africaine (RCA). En cette heure avancée de l’après-midi, le soleil baisse déjà sur l’horizon, et notre cap nous est défavorable.
Il faut tenir un conseil sur le décision à prendre : rester ici pour la nuit et partir demain aux aurores, ou bien décoller sans tarder pour tenter de rallier Birao aux dernières lueurs du jour. En dernier ressort, nous choisissons de donner un coup de pouce à la feuille de route, et de mettre les moteurs en route aussi vite que possible.

La République Centre Africaine porte bien son nom. On se rapproche de l’équateur, certes, mais si vous pliez une carte du continent africain par le milieu pour tenter se superposer le sud avec le nord, la pliure tombera à coup sûr dans le secteur de la RCA.

Nous reprenons le rythme de croisière dans un ciel moucheté de petits cumulus. Nous subissons quelques turbulences, mais rien de grave.

Notre affaire ne se présente pas trop mal, quand soudain, à mi-parcours, une épaisse nappe de brouillard nous enveloppe. Serait-ce la fin des haricots ?
Autant dire que la tension monte à bord… Notre avenir, comme celui de nos passagers, devient tout à coup incertain.

Mais avant que cet épisode ne tourne à la panique, la brume se dissipe. Aussi vite qu’elle est venue. Dans la seconde, nos épaules pèsent moins lourd.

La partie n’est pas gagnée pour autant. Le soleil frôle déjà l’horizon, et il nous reste une cinquantaine de milles nautiques à couvrir. Sous ces latitudes, la nuit tombe très vite.
On joue serré… D’autant que la piste en terre de Birao n’est pas éclairée, et que rien, ni aucune lumière ne balise l’aérodrome. On pousse un peu sur la manette des gaz, façon de se rassurer. Quitte à flirter avec la survitesse…

Quoi qu’il en soit, c’est Birao, qu’il faut atteindre. Coûte que coûte, ou bien c’est le naufrage. Il n’y a pas d’autre aérodrome à des kilomètres à la ronde.

Notre destination est maintenant proche. Mais on n’y voit plus grand-chose… Quelle est donc cette ligne devant nous ? La piste, ou bien la route ? En vérité, il s’agit des deux, presque confondues. Nous négocions l’approche dans la pénombre. Un peu au pifomètre…
Dans le cockpit, on entendrait une mouche voler. En finale, on devine la piste plus qu’on le la voit.

Nous posons nos roues in extremis. Nous l’avons fait !

Il était temps. Pour un peu, nous faisions voler en éclats la réglementation VFR.

Les passagers sont en liesse. Nous, nous poussons un soupir de soulagement que nous avons du mal à dissimuler devant les autres membres de l’équipage. A Birao, tout est bien qui finit bien.

 

RA11_31_Nous arrivons in extremis 3
RA11_01_On part avec promptitude 1
RA11_02_On part avec promptitude 2
RA11_03_On part avec promptitude 3
RA11_04_Alignement rapide 1
RA11_05_Alignement rapide 2
RA11_06_Cumulus et turbulences 1
RA11_07_Cumulus et turbulences 2
RA11_08_Cumulus et turbulences 3
RA11_09_Cumulus et turbulences 4
RA11_10_Cumulus et turbulences 5
RA11_11_Cumulus et turbulences 6
RA11_12_Cumulus et turbulences 7
RA11_13_Un ciel en paix 1
RA11_14_Un ciel en paix 2
RA11_15_Un ciel en paix 3
RA11_16_Soudain une nappe de brouillard 1
RA11_17_Soudain une nappe de brouillard 2
RA11_18_Soudain une nappe de brouillard 3
RA11_19_La brume se dissipe et la nuit tombe 1
RA11_20_La brume se dissipe et la nuit tombe 2
RA11_21_La brume se dissipe et la nuit tombe 3
RA11_22_La brume se dissipe et la nuit tombe 4
RA11_23_Birao un jeu de devinette 1
RA11_24_Birao un jeu de devinette 2
RA11_25_Entre chien et loup africains 1
RA11_26_Entre chien et loup africains 2
RA11_27_Entre chien et loup africains 3
RA11_28_Piste en ombre chinoise
RA11_29_Nous arrivons in extremis 1
RA11_30_Nous arrivons in extremis 2
RA11_31_Nous arrivons in extremis 3
RA11_32_Nous arrivons in extremis 4