Bunia. Une courte escale de ravitaillement et de détente avant de reprendre les airs. L’Ouganda, qui se trouve à deux pas, nous attend.

Il faut d’abord franchir la crête de montagne avant de découvrir le panorama sur le Lac Mobutu. Coupé en deux dans le sens de la longueur par la frontière entre le Congo RDC et l’Ouganda, cette étendue vert émeraude nous frappe la rétine.
Un bijou. Tel une pierre sertie dans les griffes d’une monture, cet immense plan d’eau semble scintiller entre le relief audacieux de son rivage occidental et les falaises abruptes de sa côte orientale. A la surface, un léger clapotis semble faire la sieste.

Au-delà du lac, le ciel ougandais est en fièvre. Un bouillonnement de cumulonimbus nous accueille par de fortes turbulences. Ballotté dans tous les sens, notre C47 se lance dans une chorégraphie décousue qu’il subira, stoïque, jusqu’à Jinja.

Notre cap, sensiblement plein est sur cette étape, nous maintient encore pour quelques heures dans l’hémisphère nord. Comme si nous hésitions à basculer sur l’autre versant…

Dans les parages, on ne s’attend pas à rencontrer des neiges éternelles. Et comme nous n’irons pas jusqu’au Kilimandjaro, nous en resterons privés.
En vérité, ce secteur est un autre berceau des savanes. FAUVE AVIATION, qui porte bien son nom, se trouve ici au-dessus de ses terres de prédilection.

Des nuages un peu fous nous caressent les ailes. Dans le lointain, des éclairs aveuglants déchirent le ciel. Le tonnerre gronde, et dans cette ambiance de film à grand spectacle, nous nous approchons de Jinja.

Voici notre premier rendez-vous avec le Lac Victoria, dont les côtes découpées dessinent des répliques de fjords au cœur du continent africain. C’est au bord de cette célèbre mer intérieure que nous soufflerons un peu, avant d’attaquer sa longue traversée. Sur l’autre rive, nous nous retrouverons enfin sur la face australe du globe.

 

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