Un dernier coup de collier avant de sabrer le champagne au Cap, notre raid touche à sa fin. Et il s’agit maintenant de ne pas relâcher la pression.

D’autant qu’il ne nous reste plus que trois étapes à parcourir avant notre terminus. Une promenade en comparaison de la distance vertigineuse que nous avons franchie jusqu’à présent. Et celles qui nous restent ne sont vraiment pas d’une longueur marathon, comme certaines que nous avons connues au cours de cette aventure.

Alors, nous repartons d’Upington avec un moral au beau fixe, et des prévisions météo très honnêtes sur notre feuille de route. Quelques cumulus dans le ciel, un léger vent qui caresse les ailes de notre C47 dans le sens du poil, il n’y a pas de quoi se plaindre.

Hardi petit ! Nous décollons avec un solide dose d’optimisme, malgré le manque de caractère d’un paysage qui s’annonce monotone, et la lumière agonisante d’une journée qui touche déjà à sa fin.

Cap à l’ouest, quasiment. On navigue à vue, entre chien et loup, avec une visibilité qui, lentement mais sûrement, s’enfonce dans les ténèbres de la nuit.

D’ailleurs, nous avons le chic pour venir échouer au crépuscule sur des aérodromes dont les pistes ne sont pas éclairées ! Un véritable sport oculaire qui exige de nos yeux un bon niveau d’entraînement…

Mais on le sait depuis longtemps, nous sommes rompus à ce petit jeu, et les dieux sont avec nous. Lorsque Springbok se dessine dans le pare-brise, on n’y voit pour ainsi dire plus goutte. Dans cette pâteuse obscurité, nous négocions néanmoins sans difficulté une finale on ne peut plus directe, et nous posons notre C47 comme en plein jour.

Voilà du beau travail !

Nous passerons donc la nuit ici, avant de terminer le raid dans la joie et l’allégresse. En attendant, nous admirons les couleurs du couchant inonder les reliefs environnants comme sur une toile de maître.

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