Atterrissages sans assistance

     Samedi 27, quelques jours après mes premiers tours de piste, on remets ça avec toujours un Cessna 15, mais cette fois le Juliet Fox. Après un Briefing passé en salle de cours, avec au programme un rappel sur le tour de piste , les taux de descente et la plus que connue PENTE à 5% ... je me dirige sur la piste pour effectuer ma prévol. Ce matin, c'est assez calme. Deux C 152 et un C 172 dans la CTR

 

 

    Ce vol, je vais assurer la Radio tout au long du vol à moins que ça devienne trop chaud. Et il s'avère que je vais garder la radio durant les 45 minutes de vol. C'est ma première satisfaction de cette séance, mais il y en aura une autre et plutôt de taille.  

     Aligné en 35, plein gaz, on décolle à 10° de volet avec un vent très léger de face. Premier virage à droite, j'attaque mon tour de piste sur les conseils de Patrice. C'est un rappel de la séance passée. Annoncé en n°1 pour l'atterrissage, je me présente en finale et effectue mon premier touch and go. Relancés aussitôt dans les airs, je refais mon tour de piste main droite, et Patrice me demande d'anticiper mon virage en base de façon à me présenter trop haut en finale et ainsi de pouvoir effectuer une "remise de gaz" ... manœuvre à effectuer dans le cadre de la formation mais qui coûte malheureusement assez cher car faut refaire un tour de piste pour se représenter à l'atterrissage et à 2.24 euros la minute, on comprend que la manœuvre a un coût. 

 

   Bref, on attaque le troisième tour de piste, Patrice sort son chronomètre et va me faire pratiquer la technique de l'éloignement à partir de la formule du facteur de base. Nous volons à 75 kts, donc 60/75 donne 0.8 qui multiplié aux 1.6 Nm à parcourir donne 1.3 minutes soit environ 1 minute 15 secondes. C'est le temps qu'on reste en vente arrière avant de virer en base, afin d'être directement dans le bon plan des 5% pour effectuer la descente.  Désormais en finale, et toujours opérateur radio de notre appareil, j'assure la manœuvre à l'atterrissage. Un très léger de travers met l'appareil en crabe sur la piste, du pied à droite et l'avion se réaxe correctement. Patrice est silencieux, contrairement aux atterros précédents, et le toucher de roue arrive.  J'arrondi, juste le temps d'entendre l'avertisseur de décrochage sonné, les roues touchent déjà le sol ... et Patrice qui me lance "et bien ça y est ! tu t'es posé tout seul, j'ai touché à rien durant ta phase d'atterrissage".

  A peine m'avait-il dit ça, je mets le rechauffe carbu sur froid, pleins gaz et c'est reparti pour le dernier tour de piste de la matinée. Patrice me lance "je ne te dis plus rien, je touche à rien, à toi de jouer". J'ai les cartes en main, et c'est pas non plus le stress du lâché. J'ai toujours le FI avec moi dans l'appareil.  8-)

  Avec attention et minutie, je mets en application tout ce que j'ai appris par mon instructeur et mon manuel de vol. A 400 ft, je rentre les volets et pique mon assiette de façon à obtenir 75 kt en montée. A 700 ft, je vire à droite puis arrivée à 1100 ft, je réduis à 2000 tr/min. Je garde l'incidence constante de façon à garder mes 75 kt, je compense mon avion et vire en vente arrière. A mi piste, j'appelle la tour qui m'annonce "n°1 au toucher". Patrice observe mes mouvements et ne bronche pas. Finalement, c'est pire que de dire quelque chose car son silence peut être interprété comme une erreur que j'ai faite et qui sera débrieffée à l'arrivée.

  Bon en attendant, vitesse constante, altitude constante, j'effectue ma check à haute voix, tire le rechauffe carbu, volets 10° et au repère VFR (la Durance) passée, je vire en base, pique à 500 ft/mn, réduis ma puissance à 2000 tr/min. La tour m'autorise au toucher, je collationne en corrigeant pour un "complet".

 
  Je suis axé, un poil en dessous du plan mais à la bonne vitesse. Je remets un poil les gaz pour reprendre le plan. Chose faite, je réduis les gaz et engage ma courte finale. Le sol se rapproche, je vise les repères IFR de la piste, j'arrondi et plaçant le haut du capot moteur sur le haut de la piste, l'appareil se pose comme une fleur. C'est pas encore du kiss landing, mais c'est plutôt pas mal. Une fois le train arrière au sol, je sens l'appareil reprendre une assiette horizontale et la roue de nez touche à son tour le sol. QUE DU BONHEUR !

  Patrice me lance un mot gentil pour m'annoncer que pour la seconde fois, j'ai posé entièrement seul le Cessna. Cerise sur la gateau, la tour m'autorise au roulage devant la Tour pour regagner l'emplacement du parking club. Encore une séance pleine d'émotion et de plaisir partagé. Demain, dimanche, je remets ça.