Aujourd'hui, nous sommes vendredi 13 novembre 2009. Nous avions prévu un vol de longue date avec Jean-Pierre, sur Béziers. Là où certains cogiteraient sur cette journée du vendredi 13, nous, on s'en préoccupe même pas et pourtant, vous allez lire la suite .. Par contre, la météo capricieuse en cette automne deux mille neuf nous fait encore des siennes. C'est Broken à 800 ft sur Montpellier et guerre mieux sur Béziers. Je ne suis pas qualifié IFR et surtout ce vol qui se veut récréatif ne pourra être fait dans des conditions convenables, voir disons le carrément, acceptable.

  Bref, au club à 11 heures quinze, je discute avec le chef pilote de la règlementation aérienne et de choses diverses et variés ayant attrait à l'aéronautique. On apprend toujours quelque chose quand on discute avec notre Robert local. On a le temps, il est pas midi, j'en profite pour faire visiter la caravelle à Jean-Pierre.

  Après un repas sur le pouce pris au restaurant, on s'attelle à se trouver une destination à notre vol. Même local, c'est huit kilos de visibilité, et la brume se fait de plus en plus menaçante au sol. J'en discute avec Yvon, FI au club, qui me confirme qu'en local, ça passera sans problème. Allez, let's go.

  Novembre Sierra au parking, on rajoute 40 litres dans les ailes du Cessna. Au stationne au parking n°13, un vendredi 13, ça s'invente pas !  Prévol effectuée, on contacte la tour. Se sera une sortie Sierra Whisky, puis secteur Saint Rémy de Provence. Je décolle en 17, vent calme. A la rotation, je constate une anomalie au niveau des palonniers. En vol, la bille tire sur la droite, ce qui m'amène à maintenir une très légère pression sur le palonnier droit. Rien de bien alarmant non plus, j'avais déjà connu ça lors d'un vol en Cessna 172 sur LFMW. On poursuit le vol tout en gardant un oeil sur la bille.

  Se sera une directe Graveson, puis je ferais deux 360° au dessus du site des Baux de Provence. Après une directe sur Fontvieille et une verticale Moulin de Daudet. Sympa mais heureusement que mon passager filmait car moi aux commandes, je n'ai jamais vu en vol la chose, trop préoccupée par mon pilotage. 

 Ensuite, on longe le Rhône, puis transitons la CTR. Se sera Whisky, Novembre Alpha. Verticale Auchan Le Pontet, on file sur Carpentras. Je demande à Jean-Pierre de tenir les commandes le temps que je sorte mon classeur et sortir le VAC de LFNH. Je me fais un exercice déroutement, même si la ville de Carpentras est en vue, je joue l'exercice de sortie de la VAC, de la parcourir en vol et décide de faire un toucher. Je quitte 122.60 pour passer sur la fréquence auto-information de Carpentras. Pas trop à l'aise sur la phraséo des terrains non contrôlés, faut que je bosse plus là dessus. Donc je m'acquitte de m'annoncer à trois minutes verticale terrain. Je reprends les commandes, effectue ma verticale puis m'intègre en vent arrière piste 13 main droite. Nom de Zeus !!! le sort se jette sur nous ; un vendredi 13, on se pose maintenant piste 13 !!!

  J'ai pas la trace GPS du vol, mais sans en faire des tas, je me suis bien appliqué à faire un circuit d'aérodrome conforme. Verticale 1900 ft, éloignement une minute, je vire en VT puis descends à l'altitude de tour de piste, en vent arrière, j'ai la piste sur la marque du hauban d'aile, vire en base plus tôt pour éviter le survol de la ville.  Première cette approche en treize, car j'avais déjà posé ici mais seulement en 31 avec le Piper J3, avec Patrice aux commandes.

  Toucher, légèrement désaxé, mais faut dire qu'avec ces palonniers capricieux, faut se battre en finale. Toujours garder du pied plus à droite pour rester symétrique. Bref, on reprend de l'altitude, puis on file sur l'Isle sur la Sorgue. Je prends l'ATIS vite fait, et recontacte la Tour d'Avignon.  Se sera une base directe 17 main gauche. Une finale tranquilou, et cette fois je me suis appliqué à rester dans l'axe. Posé, arrondi, je file au parking club par bravo. Coupure moteur après une heure cinq de vol.

 

   Tracassé par cette histoire de palonniers, je file voir Joël, notre mécanicien. Je lui explique le topo. "Pour rester symétrique, faut que je donne une légère pression avec le pied droit en permanence, en l'air rien de bien embêtant mais en finale , c'est galère à gérer". Il vient avec moi sur le Tarmac, on regarde de plus prêt. Son expertise est rapide :"le ressort de rappel du palonnier droit est cassé, ça n'arrive qu'une fois par an !". Et voilà, qui c'est le chat noir du club ?"

    Rien de bien grave me dit-il, effectivement la sécurité du vol n'a pas été remise en cause, mais il est bon de connaitre la raison de cette anomalie. Dorénavant à la prévol, je vérifierai en manœuvrant la dérive à la main, que cette dernière oppose bien une résistance identique en buté gauche et en butée droite. Dans ce cas précis, en buté droite, la dérive ne revenait pas à sa position médiane.  Autre chose, il me montre les butées de direction et de profondeur, qu'il est impératif de contrôler (faut savoir où c'est sur un 152), car là par contre si les butées ont disparus, le risque est de partir au tapis en manœuvrant des gouvernes au delà des angles prévus par le constructeur.


Attention la vidéo est filtrée, aspect blanchâtre rendu par l'encodage pour le Web