La météo de vendredi dernier ne nous avais pas permis de réaliser notre projet de vol de nuit. Nous avions mis en réserve ce mardi matin au cas où nous aurions du annuler notre vol de vendredi. En ce lundi 11 novembre le mistral souffle vraiment très fort et on ne sait que s'il ne faiblit pas d'içi mardi matin nous devrons annuler notre vol. La météo semble néanmoins optimiste avec un mistral annoncé à environs 15 noeuds. Laurent et moi nous nous rejoignons donc au club aux environs de 9 heures. Ce mardi 12 novembre, nous avons prévu de nous rendre à Mende. Initialement en Cessna 152, nous prenons finalement  le modèle au dessus suite à un souci de radio. La monture du jour sera donc le 182SMA du club. Le terrain de destination du jour pour les cinéphiles et amateurs d'aéronautiques ne laisse pas indifférent. Déjà sa configuration n'est pas classique, cet aérodrome perché sur un promontoire répond à une aérologie particulière surtout quand le vent s'en mêle. Mais également, ce que je disais précédemment, les amoureux de cinéma connaisse bien ce terrain car c'est ici que La Grande Vadrouille, le chef d’œuvre cinématographique de Gérard Oury avec Louis de Funès et Bourvil a en partie été tourné. En effet, la scène finale où les deux héros et leurs comparses échappent aux allemands à bord de planeurs tractés par une vieille Hotchkiss est une scène tournée à Mende.  

     Mais ce n'est pas tout, la publicité pour la Kawasaki ZZR1400 2012 a également été tournée l'an dernier sur le terrain de Mende :

 


      Tous les deux, nous avions eu l'occasion d'y aller en instruction voilà déjà pas mal d'années, mais pas en solo. Alors, c'est décidé, nous y allons.  Je ferais la branche aller et Laurent le retour, puisque nous alternons à chacun de nos vols.

      Le mistral a bien baissé mais il est encore bien présent rendant l'atmosphère glaciale et le club désert. Comme la TEMSI (carte de temps significatif) Europe est plus optimiste nous nous décidons de partir pour Mende avec un déroutement possible sur Aubenas si le passage au Nord du Mont Lozère devenait trop turbulent. Le temps de préparer la machine, de faire venir le camion de Kéro nous mettons en route vers 10 heures et je demande à pouvoir monter le plus rapidement vers le niveau 065. En effet plus vite nous nous éloignons du sol moins les turbulences se feront sentir.

      Départ d'Avignon peu après dix heures, le vent est modéré mais les turbulences sont annoncées sur la TEMSI, va falloir rester vigilent quant à l'approche du massif des Cévennes. Pour faire rapide, je monte au niveau 065 et fais une quasi directe sur le village de Villefort, entrée de la vallée qui mène droit à Mende. Le survol du Mont Cévennes est interdit en dessous de 3.300 ft sol, donc on contourne par le nord est.

     Vol calme, en niveau de vol, avec les militaires d'Orange Approche. On les quitte pour amorcer la descente sur LFNB. Les contre forts du relief sont plus turbulents mais l'approche du terrain se fait plutôt bien. Verticale des installations à 4900 ft, je m'intègre en vent arrière plus finale piste 31. Atterrissage par vent faible sur la piste incurvée, je quitte en alpha et coupe le moteur après un peu mois de cinquante minutes de vol.

 

 

 

       Le temps de descendre pour nous dégourdir les jambes et espérer prendre un café nous constatons que l'automne est bien plus présent que sur Avignon. Le temps est, grâce à l'absence de vent, particulièrement doux. En revanche le restaurant n'est pas encore ouvert et nous nous contentons d'un petit tour de la plateforme. Nous aurions bien voulu visiter le musée de la Grande Vadrouille dont le final avait été tourné sur l'aéroport de Mende, mais il se visite par le restaurant. Il est presque onze heures et il est temps de retourner sur Avignon. Laurent fait ma prévol et mets en route. Il roule à l'unique point d'arrêt et cela sera un départ piste 31. La piste à une pente d'abord négative puis positive et elle est un peu en contre bas de la forêt qui est à une centaine de mètres du seuil de piste. Laurent avait eu une expérience assez désagréable sur un posé-touché en Cessna 152 donc il est sur ses gardes. Avant de partir un coup d’œil sur la vitesse de monté à la pente max.

      Alignés au seuil de la 31, Laurent choisit un départ sur freins pour s'assurer du bon fonctionnement du turbo. A peine à mi-piste pour une rotation à 65 kts. L'avion s'enfonce un peu mais il suffit d'une seconde d'accélaration en l'air pour qu'il monte et nous n'avons plus besoin de prendre la vitesse de pente max pour passer très largement au dessus des arbres. En revanche dès la cime de ceux-ci passés, nous ressentons  que les turbulences sont bien présentes. Mais la montée vers le niveau 075 se fait sans encombre dans les espaces d'Orange. Avec 1000 pieds de plus qu'à l'aller, à peine notre altitude est elle supérieure à celle du mont Lozère que nous voyons la méditerranée ! Mais ce n'est rien car quelques minutes plus tard, établis au FL075 nous voyons sur notre droite le cap Béar et sur notre gauche .... Les Alpes et le Mont Blanc !

       Et oui nous sommes à Mende et l'on voit le Mont Blanc c'est stupéfiant. Mais à 140 kts de vitesse sol le temps passe vite et notre GPS nous indique déjà que nous atteignons notre top of descent. Autorisés par Orange, Laurent libère le FL 075 pour 2000 pieds QNH. Une fois passé les 4000 ft en descente les turbulences se font sentir et lègèrement au nord de Remoulins cela tabasse pas mal. En revanche une fois le Rhône passé c'est plus calme. Sommes autorisés par la tour d'Avignon pour une base puis une finale piste 35. Laurent coupe ensuite le moteur après 47 minutes de vol bloc bloc. Nous n'osons même pas imaginer le temps qu'il nous aurait fallu en voiture.