Coucher du soleil en Lauragais, suivi d'un VDN

 

     Plan de vol déposé sur Olivia, via F-AERO Cavok, il est 17h30, et nous avons maintenant une heure avant d'entamer la mise en route. Détente au bar de l'aéroport, avec une vue imprenable sur le tarmac. Dix huit heures passées, il est temps de se rentrer. On paye la taxe du terrain (3,95 €), passons la sûreté alors que les passagers du Ryanair pour Charleroi sont à l'embarquement. On rejoint maintenant notre machine parquée, et le ciel commence à prendre des couleurs bleutées tintées de jaune, orange et mauve clair. Alors que je termine la prévol extérieure, c'est le Boeing 737 qui se pose juste devant nous (voir vidéo).

      Installés dans notre Piper, moteur allumé, la nuit aéronautique débute dans 10 minutes. Le temps est tellement clair, que les feux de LAND n'ont aucun effet sur l'éclairage du taxiway. Par contre, le balisage de piste et de taxiway est activé, et les petits loupiotes scintillent déjà de plusieurs couleurs. Au premier contact, la Tour nous informe ne pas avoir reçu notre plan de vol. Le contrôleur nous autorise néanmoins au roulage, et c'est dans le mouvement qui nous amène vers le point d'arrêt Fox que je passe mon plan de vol en phonie (voir vidéo).
 

 
      Alignés piste 28, autorisés au décollage, c'est sur une piste illuminée que nous effectuons une rotation par vent calme. On doit rappeler verticale à 2700 ft, tout en continuant notre montée à 4000 ft, altitude de croisière que j'ai opté pour ce retour. On passe verticale LFMK, puis faisons route vers la ville, toujours en montée. La cité éclairée et la ville en dessous offrent un spectacle qui ne nous fait pas regretter d'avoir attendu la nuit. Depuis quelques minutes, nous sommes passés en nuit aéronautique et maintenant que nous avons atteint les 4000 ft, QNH 1019, derrière nous, c'est un ciel mauve qui éclaire par effet d'ombre la chaîne des Pyrénées, c'est terrible (voir vidéo).
 
 
      On passe en fréquence avec Perpignan. On rappelle comme demandé, travers Narbonne. Désormais, c'est avec le contrôleur de Montpellier que nous poursuivons notre route. La nuit est désormais noire, pas de lune à l'horizon, et les survols de Béziers et Sète semblent plaire à mes deux amis du jour. Pris d'un doute, je demande au contrôle de contacter la Tour d'Avignon pour leur informer de laisser le PCL et le STAP actifs si nous venions à arriver après 20 heures. Injoignable par téléphone, nous apprenons en fait que la Tour a fermé une heure plus tôt spécialement aujourd'hui ; mais que Marseille a été prévenue qu'un avion VFR était attendu sur le terrain (à priori c'est nous) et que les dispositifs de nuit ont été activés à la fermeture de la tour à 19 heures.

      On passe Fréjorgues, toujours 4000 ft, je tente de joindre la Tour d'Avignon Provence sur 122.60. Je passe les trois coups d'alternat et au bonheur, nous entendons à la radio le robot météo annoncé les infos. Ouf de soulagement à bord, j'avais un doute sur le fait que la Tour ait pu oublier d'activer les dispositifs de nuit, car j'avais fait l'erreur de ne pas le demander. Faut dire aussi qu'il y a quelques jours, j'avais appris que la CCI activait d'office le PCL et le STAP dès la réception d'un plan de vol à destination du terrain, même en cas d'absence de demande préalable. Ceci dit, pour la prochaine fois, je ferais la demande même si je n'en ai pas besoin.

       On traverse la Camargue rapidement. A bord, le jeu est de deviner quelle est la ville éclairée que nous avons sous les yeux. Avignon est déjà en vue, alors que nous sommes travers Arles. On passe Tarascon, passons avec Provence Information. Histoire de continuer la séance de plaisir, on se fait une remontée de la ville : palais des papes, pont St Bénézet, ... Jean-Yves n'est pas avare de qualificatifs. Verticale terrain d'Avignon, report vent arrière piste 17 main gauche, et nous voilà en base. On quitte Provence et passons en auto information sur la fréquence Tour d'Avignon. Finale, piste éclairée que je connais bien maintenant, une approche dans les paramètres pleins volets, j'arrondis un poil trop tard. J'entends encore mon FI me dire, allez tire le manche, allez encore, encore ... cette fois, j'étais seul et personne pour me le dire. Ceci dit, le toucher de roues n'a pas été brutal, même au contraire, plutôt doux, mais l'arrivée du sol a surpris Jean-Yves et moi même aux opérations. Je prévois de me faire quelques tours de piste nocturnes dans quelques jours, pour reprendre les bons mécanismes de l'arrondi de nuit.

        Sortis en Charlie, j'éteins la balisage une fois la piste dégagée, et passons au pied de la Tour. Arrêt moteur à 20h05, après un vol d'une heure vingt cinq dont une heure quinze de nuit. Heureux et satisfaits de cette après midi de février, avec une météo digne d'un mois de juillet, avec les degrés en moins. Quoi que 12° dans l'après midi, et 9° à l'arrivée ce soir, nous sommes loin des moins 15 degrés ressentis de la semaine dernière. Trois heures de vol, un aller par la côte, un retour débuté au coucher du soleil suivi d'une navigation de nuit ... un plaisir intense en bonne compagnie. On en redemande encore.